Aborder la mort avec un enfant

Voici les conseils de nos professionnels.

1. Acceptez de parler de la mort en dehors des situations de deuil

  • Parlez de la mort avant qu’elle ne survienne, cela permet de réduire le choc émotionnel qu’elle représente.
  • Facilitez les temps d’échange et de communication sur la mort pour offrir à l’enfant l’opportunité de poser les questions.
  • N’hésitez pas à vous rendre dans un cimetière ou un lieu de souvenir, pour permettre à l’enfant d’avoir un « support » à ce que vous lui expliquez.
  • N’hésitez pas à parler de vos croyances, de vos convictions religieuses, de vos références culturelles si votre enfant vous pose des questions sur ce qui se passe après la mort.
  •  Acceptez de parler de la mort en dehors des situations de deuil.
  • Expliquez-lui également que tout le monde n’est pas obligé d’avoir les mêmes références et que d’autres personnes peuvent avoir d’autres convictions et que c’est très bien ainsi.
  • En montrant votre ouverture d’esprit, vous lui permettez de développer ses propres opinions sans crainte de ne pas avoir les mêmes que d’autres et dans le respect des différences.
  • N’oubliez pas que vous êtes un adulte et que l’enfant n’a ni la même maturité, ni les mêmes capacités cognitives que vous pour comprendre ce qui se passe.

2. Dis, c'est comment quand on est mort?

  • Essayez de vous adapter au niveau de compréhension de l’enfant.
  • Autorisez-le à exprimer ses craintes et à mettre des mots sur ses peurs en lui expliquant qu’il n’est pas le seul à ressentir cela. Votre enfant a besoin de tout votre amour et votre tendresse pour surmonter sa peine. Écoutez ses angoisses, acceptez ses pleurs et, surtout, ne cherchez pas à empêcher sa souffrance. Il doit pouvoir l’exprimer, il n’y a pas de honte à ça. De votre côté, ne lui cachez pas non plus votre chagrin, cela l’autorisera à s’exprimer lui aussi.
  • Rassurez-le sur le fait qu’il n’est pas seul et qu’il ne sera pas abandonné par son entourage.
  • Ne lui mentez pas.
  • Évitez les termes ambigus et les euphémismes. Ils vous rassurent mais insécurisent l’enfant. Ne dites pas « il est parti » ou « il nous a quittés » ou « il s’est endormi » qui renforce sa culpabilité et l’insécurise.

 

Peu importe l’âge de l’enfant, il est important qu’il comprenne la finalité de la mort. Si vous lui dites que la personne est partie ou endormie, l’enfant risque d’avoir peur de s’endormir ou de vous quitter pour aller à l’école par exemple.

Adaptez-vous à son rythme sans vouloir par exemple lui imposer de rester dans le chagrin ou au contraire « d’aller mieux » passé un certain temps.

3. Restez à l'écoute de l'enfant

Laissez-lui la possibilité de parler du défunt s’il le fait spontanément.

S’il n’en parle pas, vous pouvez lui en parler, ce qui pourra être une aide pour lui permettre à son tour de parler du proche décédé et de poser les questions qu’il souhaite. Vous autorisez à ces discussions vous permet d’échanger vos points de vue, de mettre des mots sur vos émotions et réduit considérablement l’angoisse associée à l’idée de la mort.

Acceptez de répéter certaines de vos explications, car l’enfant ne comprend pas toujours immédiatement ce qu’on lui dit, il a besoin de temps pour s’approprier les informations et tant que cela n’est pas clair pour lui, il posera d’autres questions. En règle générale, les enfants préfèrent de simples réponses courtes. Ils reviennent à la charge lorsqu’ils sont prêts.

4. Rassurez l'enfant

  • Essayez de ne pas renforcer son sentiment éventuel de culpabilité en lui expliquant que même s’il a parfois été méchant, cela n’a rien à voir avec la mort de son proche et ne pas hésitez à lui répéter qu’il pas responsable de la mort.
  • Apportez à l’enfant un environnement stable, calme et assurant ses besoins élémentaires.
  • Dites-lui également qu’il n’y a aucune honte à montrer peine.
  • Maintenez tant que possible sa scolarité et ses activités périscolaires.
  • Dans les premiers jours, proposez à l’enfant de l’accompagner dans ses activités pour le rassurer sur votre présence.
  • Ne pas vous irriter, ni vous agacer si l’enfant régresse et s’il refuse par exemple de rester seul dans une pièce ou de vous quitter : ne le grondez pas pour cela.
  • Entourez l’enfant, le rassurer sur le fait qu’il n’est pas seul et que l’on s’occupe de lui.
  • Rassurez-le ; expliquez-lui que même si certaines personnes tombent malades et meurent, en général, les gens vivent vieux. Dites-lui que vous vous attendez à vivre très longtemps.
  • Parlez-lui de la personne décédée, faites vivre so souvenir. Il n’est pas question de l’oublier, son souvenir restera toujours présent dans les coeurs et rien n’empêche désormais de transformer son absence en une présence continue. L’amour ne meurt pas, ce qu’il a apporté de bon et de réconfortant reste vivant en nous pour toujours. Votre enfant a besoin de l’entendre.
  • Ne l’impliquez pas dans les conflits familiaux, les problèmes financiers éventuels consécutifs au décès de son proche.

5. N'excluez pas l'enfant des rituels de deuil …

  • Les rituels sont essentiels, car ils nous aident à nous séparer de nos morts et à vivre avec leur absence. Expliquez-lui au préalable ce qui va se passer au moment des funérailles et rassurez-le en lui disant qu’il est normal que certaines personnes soient très émotives (pleurs, tristesse, cris) dans de telles circonstances.

Proposez à l’enfant de dire au revoir à la personne décédée et permettez-lui, s’il le demande, de voir le corps.

  • Permettez à l’enfant de participer aux rituels de deuil sans lui imposer et assurez-vous qu’un adulte de confiance pourra être à ses côtés au moment des obsèques.

Dans les situations de pré-deuil, quand son proche va mourir, autorisez l’enfant à participer s’il le souhaite à l’accompagnement de l’être aimé. Ne pas l’obliger à le voir s’il ne le veut pas, mais proposez-lui par exemple de transmettre au proche malade un message de sa part.

6. Ne restez pas seuls

Accompagner un enfant endeuillé est éprouvant, difficile, et ce, d’autant plus lorsque l’on est soi-même touché par ce décès. Un enfant tout seul n’existe pas, l’enfant endeuillé ne vit pas son deuil seul mais entouré de ses proches. Pour pouvoir bien prendre soin de lui et lui permettre de vivre son deuil le plus sereinement possible, il faut bien prendre soin de vous et ne pas hésiter à vous faire soutenir face à cette épreuve.

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